Envie d’un périple au fil du Rhône en train ? A une rare exception, le tracé ferroviaire suit le fleuve jusqu’à son delta, l’eau et le rail tissant un lien unique. De gare en gare, de ville en commune, partons en voyage à contresens du courant, de la Méditerranée au glacier du Rhône.
Le Rhône en train de la Méditerranée aux Alpes
Quoi de plus agréable qu’un voyage en train, sans embouteillages, les yeux rivés sur le paysage qui défile ? Au-delà des correspondances qui sont plutôt faciles en vallée du Rhône, voici une suggestion de périple ferroviaire à adapter selon vos envies et votre temps, entre France et Suisse, d’Arles à Oberwald. Suivez le Rhône en train !
Etape 1 : Arles, entre histoire et lumière provençale
Prenez place dans le train en gare d’Arles, ville à l’ombre du Rhône, ce fleuve imposant qui s’étire jusqu’à la Méditerranée via son delta et la Camargue.
C’est ici que commence ce voyage à rebours, remontant le cours de ce fleuve vers les Alpes. Le bruit des rails qui crissent vous emporte doucement loin de la Camargue, cette terre sauvage où il y a tant à explorer, des étendues de salines aux marais d’où s’envolent les flamants roses.
La ville d’Arles, avec ses arènes antiques et ses ruelles chargées d’histoire, vous laissera des souvenirs riches. Le Rhône est large ici, indolent, et la lumière provençale embrase le paysage. Vous quittez la gare d’Arles, bercé par les images de cette ville d’art qui a notamment inspiré Van Gogh.
Votre prochain arrêt n’est pas loin : Avignon, la cité des Papes.
- Envie d’un séjour à Avignon ?
Après un court trajet d’une vingtaine de minutes,vous descendez à Avignon Centre, en plein cœur de la ville fortifiée. La majesté du Palais des Papes et le Pont d’Avignon se découpent sous un ciel clair. Ici, le Rhône semble presque plus sage bien que large, séparant la vieille ville de l’île de la Barthelasse, une oasis de verdure. Vous pourrez passer le temps de votre halte à baguenauder dans les rues pavées, avant de vous arrêter dans un des nombreux restaurants du centre pour déguster une daube provençale ou d’autres mets à votre goût. Le temps paraît s’être figé à Avignon, où l’histoire se mêle à l’atmosphère festive de la Provence, comme durant le célèbre festival d’Avignon.
Etape 2 : d’Avignon à Valence, entre vignes et collines de la Drôme
Le lendemain matin, après un café en terrasse face aux remparts, vous remontez à bord d’un train régional TER direction Valence, un peu plus au nord. Le Rhône devient un fil conducteur du train, que vous pourrez observer à chaque long virage. Le paysage change peu à peu : les collines de la Drôme apparaissent, tapissées de vignobles. Le fleuve s’élargit au creux de la vallée, calme et majestueux.
Arrêt possible à Valence-Ville, où vous découvrez une ville collée aux rives du Rhône, avec ses rues ombragées et ses places animées du centre. Après avoir visité la vieille ville, vous profitez de la douceur de vivre le long du Rhône, en flanant dans le parc Jouvet, dernier accès piéton près du fleuve. Des spécialités régionales vous attendent comme la caillette, les noix ou même un verre de vin de la vallée du Rhône, comme le Croze -Hermitage.
Bien que routier, vous pouvez traverser à pied le pont de l’Europe pour admirer la vue sur le Rhône depuis l’autre rive. Le soir venu, à vous de trouver refuge dans l’hôtel qui vous convient ↗, de préférence à proximité de la gare.
Etape 3 : de Valence à Lyon vers la confluence
Nouveau jour, vous remontez encore plus dans la vallée du Rhône. Le train quitte Valence, serpentant entre les collines abruptes qui surplombent le fleuve au niveau de Tain l’Hermitage et Tournon-sur-Rhône. En chemin, vous croisez Vienne, une ville riche de son passé romain, que vous entrevoyez depuis la fenêtre du Rhône en train. Ici, les vestiges de l’amphithéâtre et du temple d’Auguste et de Livie sont autant d’invitations à une halte possible.
Le fleuve vous accompagne jusqu’à Lyon, en gare de Lyon Perrache ou Part-Dieu selon les horaires, à deux pas du Rhône. Lyon est une ville à la croisée des eaux : le Rhône et la Saône s’y rencontrent, et vous pouvez profiter de cette symbiose en me promenant le long des quais vers le musée des Confluences. Flânez dans le Vieux Lyon, avec ses traboules mystérieuses, et dégustez un repas copieux dans un bouchon lyonnais : andouillette, gratin dauphinois, et tarte à la praline sont souvent parmi les choix.
Le soir, montez sur la colline de Fourvière pour admirer la vue sur la ville illuminée et sur les deux fleuves qui s’enlacent en contrebas. Lyon est une ville vibrante, et vous pouvez profiter de la nuit dans une chambre d’hôtel ↗ à proximité des quais du Rhône et non loin de votre prochaine gare.
Etape 4 : de Lyon à Genève par le Haut-Rhône
Au matin, vous quittez Lyon en direction de la frontière suisse. Le train file vers le nord, longeant toujours le Rhône, mais déjà le paysage change. Les plaines s’étirent, et bientôt, les montagnes commencent à poindre à l’horizon. Après un arrêt à Culoz, vous commencez à sentir le changement d’air.
Le verrou de Valserhône franchit, vous filez vers la ville phare du Rhône Suisse, entre le lac aussi dit de Genève et ses eaux bleus qui s’écoulent vers la vallée non loin de la statue en hommage à Jean-Jacques Rousseau.
La frontière franco-suisse et la confluence entre Arve et Rhône passées, c’est l’arrivée à Genève au bord du lac Léman, cette étendue immense que le Rhône traverse. Le contraste est frappant : le climat est plus frais, l’ambiance plus calme, les Alpes se voient. Le Rhône continue son chemin, invisible ici, mais bien présent dans l’ombre du lac. Une balade jusqu’à la Jonction sur les berges du fleuve vous amène à la confluence de l’Arve, un subtil mélange des eaux cristallines venant du Léman et celles boueuses des montagnes.
La nuit tombe alors que vous vous retirez dans un hôtel au charme discret ↗, face au Léman. Genève est une halte paisible ou animée selon vos envies, idéal pour recharger vos forces pour les étapes alpines qui vous attendent.
Etape 5, de Lausanne à Sion : des vignes aux montagnes
Vous reprenez le Rhône en train le matin, longeant encore les rives du Léman, en direction de Sion, capitale du Valais. Le Rhône, que vous apercevez de nouveau après son passage dans le lac entre Villeneuve et Aigle, a repris sa course, plus rapide et plus étroit à mesure qu’il s’enfonce dans les Alpes.
Sion est une ville unique, dominée par ses deux collines sur lesquelles trônent la basilique de Valère et le château de Tourbillon. Le soleil éclaire les vignobles qui recouvrent les coteaux abrupts. Vous pouvez passer la journée à explorer ces vignobles, dégustant quelques verres de fendant, le vin blanc emblématique de la région ou préférez la découverte du château et vieilles rues du centre historique.
La vallée du Rhône est plus sauvage ici, encadrée par des montagnes imposantes. Vous pourrez dîner dans quelques rares restaurants avec vue sur le fleuve, avant de trouver refuge dans un hôtel non loin de la gare ↗. L’air est frais, et la nuit est douce dans cette ville alpine où l’histoire rencontre la nature.
Etape 6 : de Sion à Brig, aux portes des Alpes
Le Rhône en train vous mène désormais à Brig, à l’entrée des Alpes suisses. Le Rhône se faufile dans la vallée de plus en plus étroites, et le paysage devient de plus en plus grandiose. Brig est une ville de montagne, point de départ pour de nombreux sentiers alpins.
De cette gare, si l’envie vous prend, vous pouvez également partir vers l’Italie et Milan avec le train Eurocity ↗.
Prenez le temps de visiter le château de Stockalper, une imposante forteresse qui veille sur la ville. Brig est le dernier grand bastion avant les Alpes, et vous sentez déjà le souffle des montagnes autour de vous. Le soir, dans une auberge chaleureuse de votre choix ↗, vous pourrez savourer des plats valaisans traditionnels : raclette, viande séchée et pain de seigle. L’air est vif, mais revigorant, et la nuit est paisible prêt du massif alpin.
Etape 7 : de Brig à Oberwald, ultime ascension vers les sources
Le dernier jour de votre périple est marqué par l’ascension finale vers Oberwald, à la source du Rhône. Le train serpente dans les montagnes, gravissant lentement les pentes alpines. Vous passez par Obergesteln, une commune paisible, avant d’arriver enfin à Oberwald, niché à 1 300 mètres d’altitude.
Le Rhône est encore ici un torrent de montagne, naissant du glacier du Rhône tout proche. Amateurs de marche en dénivelé, vous pouvez vous rendre à pied jusqu’au glacier, d’où jaillit ce fleuve suivi tout au long de votre périple. Le paysage est à couper le souffle : des cimes enneigées, un silence profond et le grondement lointain de la glace qui fond pour donner naissance au Rhône.
Et pour un dernier tour de Rhône en train, vous pouvez aussi remonter jusqu’au col de la Furka avec le train à vapeur sommitale qui porte son nom ↗ ou tout simplement trouver un hôtel ou une location pour une pause d’altitude ↗.
Le voyage touche à sa fin, mais l’aventure vous semble avoir à peine commencé. Face à ces montagnes immenses, ses vallées adjacentes comme autant d’invitation, vous réalisez à quel point le fleuve est un trait d’union entre tant de paysages et de cultures. Des plaines de la Méditerranée aux sommets alpins, ce périple en train le long du Rhône est une véritable traversée géographique et sensorielle, aux milles scénarios possibles.
Votre voyage en train au fil du Rhône
Avec plus d’une centaine de gares en France et en Suisse le long du fleuve Rhône, les possibilités d’itinéraires et d’arrêts sont multiples. Pour faciliter la création de votre voyage ferroviaire de ville en commune, avec ou sans vélo, retrouvez la carte et les informations pratiques des trains en vallée du Rhône sur la page dédiée :
Au fil du fleuve Rhône
- Carte du fleuve Rhône
- Météo au fil du Rhône
- Prendre le train en Suisse et en France
- Où dormir en Vallée du Rhône ?
- Carte du tourisme fluvial (Rhône)
- Communes traversées par le fleuve
- La Viarhôna, voie verte du fleuve Rhône